France

«Nettoyage social» : l’État français accusé de vouloir vider Paris de ses pauvres pour les JO

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Un collectif d’associations s’insurge contre le traitement des sans-abris dans le cadres des Jeux olympiques de Paris 2024. Actif sur les réseaux sociaux et auprès des élus, il met la pression sur l’exécutif.

«Rien n’est prévu en dehors des 200 malheureuses places d’hébergement, 7 000 personnes à la rue. Que vont devenir ces personnes qui ne sont pas relogées ?» À l’Assemblée nationale, le collectif «Le Revers de la médaille» est parvenu à faire entendre sa voix grâce au député écologiste (suspendu pour son soutien aux Insoumis) Aurélien Tâché. Le 10 avril, celui-ci a interrogé la ministre des Sports et des Jeux olympiques sur «l’héritage social» des Jeux de Paris.

Les autorités françaises sont en effet accusées par ce collectif regroupant 80 associations (parmi lesquelles le Secours catholique, l’Armée du salut ou encore Action contre la faim) de pratiquer un «nettoyage social», c’est-à-dire d’évacuer les sans-abris de la capitale en vue des Jeux de l’été.

«Les JO de Paris sont un facteur d’aggravation»

Depuis quelques jours, le collectif et les associations relayent des articles portant sur le sujet et mettent en garde sur le risque d’emballement avec l’approche des Jeux. Le 10 avril, le compte X (ex-Twitter) du Revers de la médaille dénonçait les conséquences des Jeux sur le logement : «Les enquêtes corroborent les observations des associations […] les JO de Paris sont un facteur d’aggravation.»

Plusieurs médias français commencent à s’emparer de ce sujet, à l’image de L’Humanité qui donne la parole à un migrant sans-abri qui estime que les Jeux sont «une solution pour eux [les autorités françaises] de nettoyer la ville de Paris». De pareilles polémiques avaient déjà eu cours lors d’Olympiades nord-américaines au Canada à Vancouver en 2010 et aux États-Unis à Atlanta en 1996.

Paul Alauzy, porte-parole du collectif et coordonnateur de la veille sanitaire à Médecins du monde, affirme de son côté dans les colonnes du Monde : «Le nettoyage social des rues d’Île-de-France a déjà commencé.» Et d’ajouter : «Les choses s’emballent. Avant même la fin de la trêve hivernale, le 31 mars, on a assisté à la multiplication des expulsions et des interventions de la police dans les futurs périmètres de sécurité.»

La Ligue des droits de l’homme réclame un meilleur encadrement des congés locatifs

De son côté, le Secours catholique s’est indigné le 8 avril sur ses réseaux sociaux, dénonçant «des risques de politiques répressives vis-à-vis des personnes les plus démunies […] afin de les invisibiliser et ne pas ternir l’image de Paris».

La Ligue des droits de l’homme réclame de son côté «la mise en place d’un meilleur encadrement des congés locatifs, pour mieux protéger les locataires».

Intensification des expulsions, des voyants au rouge

La mobilisation associative s’est accélérée après l’évacuation d’une centaine de personnes sans papiers, essentiellement des familles avec des enfants, de la place de l’Hôtel-de-Ville, le 3 avril. 

Un collectif «des jeunes du parc de Belleville» a vu le jour dans le XIe arrondissement de Paris et occupe depuis le 6 avril la Maison des métallos. Quelque 200 migrants y résident, réclamant «un accueil digne pour tous». Soutenu par des organisations de gauche comme la Marche des solidarités, Sud éducation Paris ou encore la CGT Culture, il se revendique de la «convergence des luttes».

L’Observatoire des expulsions des lieux de vie informels constate ainsi une hausse du nombre d’évictions, soit 33 pour l’exercice en cours contre 19 pour l’année précédente. L’événement «La nuit de la solidarité» recensait au début de l’année près de 3 500 sans-abris dans la capitale, soit 500 de plus que l’année précédente.




Le nombre de personnes sans domicile a plus que doublé en dix ans, selon la Fondation Abbé Pierre


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